Boire & manger en toute sécurité en voyage

A table dans les pays chauds

Bronzer, boire et manger !

Chaque année, vous êtes nombreux à partir en vacances outre-mer, en Afrique, aux Antilles, en Asie, dans des pays où le soleil est brûlant, la mer tiède, les plages dorées. Mais le séjour dans des pays chauds dont vous ignorez peut-être les mœurs, sous un climat auquel vôtre organisme n'est pas habitué, comporte d'autres risques. Pour que vos vacances soient bénéfiques, il vous faut dans ces contrées lointaines, surveiller de près votre alimentation, solide et liquide. Vous éviterez ainsi des troubles digestifs et intestinaux qui, s'ils ne mettent pas votre santé en péril, peuvent être assez sérieux pour vous obliger à écourter votre séjour ou pour compromettre votre rentrée.

Évitez les crudités !

Ne consommez pas de légumes crus: les salades vertes, tomates et autres légumes composent au début du repas un plat frais, agréable à regarder, et que l'on mange déjà des yeux. Ne vous y fiez Pas ! Ces produits, le plus souvent poussés avec l'aide d'engrais organiques, risquent d'avoir été souillés par des microbes, des amibes, etc. La seule précaution efficace serait de les laver au permanganate, mais ce procédé n'améliore pas le goût des aliments. Contentez-vous donc de légumes cuits. Parmi les fruits, faites un choix: certains sont aussi exposés que les légumes aux souillures et aux microbes ce peut être le cas des fraises. D'autres, au contraire, sont entourés d'une épaisse enveloppe protectrice, melons, pastèques, oranges, bananes. Ce sont eux qu'il vous faudra préférer. Vous constaterez d'ailleurs qu'ils ont souvent un meilleur goût que chez nous.

Ne manquez pas de sel

Votre organisme a besoin de sel, surtout dans les climats très chauds. La sueur en élimine des quantités importantes. N'hésitez pas à saler abondamment vos aliments, ajoutez du sel même à des plats très épicés, oubliez tout "régime sans sel" si celui-ci n'a pas d'indications médicales impératives. Rien ne peut remplacer le sel.

Les épices ne sont pas coupables

Les épices ont souvent mauvaise réputation. A tort. Consommées en quantités raisonnables, les épices ne sont nullement dangereuses pour votre santé. Mais il arrive qu'elles soient utilisées par des restaurateurs peu scrupuleux pour camoufler le fumet d'aliments qui ont "traîné". A vous de vous méfier.

Viandes bien cuites, poissons bien frais !

Évitez les viandes crues de type steak tartare: En France, le circuit de la viande est étroitement contrôlé et la préparation de la viande hachée soumise à des règles strictes. L'hygiène devrait être aussi rigoureuse dans les pays où la chaleur développe les germes. Or, l'abattage, le transport et la conservation de la viande y sont, le plus souvent, moins surveillés. Quant au hachage, pour peu qu'il soit effectué avec des instruments mal nettoyés, il accélère la contamination du produit. Pour les mêmes raisons, ne consommez que des viandes bien cuites et renoncez au steak "saignant" ou "bleu". Méfiez-vous des abats qui, sous ces climats. s'altèrent rapidement. Consommez sans hésitation le poisson que les pécheurs viennent d'apporter: en Afrique, en Asie ou dans les mers lointaines, vous trouverez une grande variété de poissons que l'on sait accommoder de mille et une manières. Veillez simplement à ce que l'on vous livre le produit de la pêche du jour. A moins que vous ne rameniez vous-même au bout de vos lignes de quoi garnir votre assiette. Il peut arriver que dans certaines mers tropicales, notamment dans le golfe du Mexique et le Pacifique Sud, les poissons deviennent toxiques du fait de leur alimentation. Il faut alors rigoureusement s'abstenir: même cuits, ces poissons sont impropres à la consommation. Renseignez-vous auprès des pêcheurs locaux. Prenez garde aux coquillages: même frais pêchés et à aspect extérieur engageant, les coquillages risquent d'être toxiques. Ils proviennent de la zone maritime côtière qui est très souvent souillée. Il se peut que, même cuits, ils restent dangereux pour votre santé. N'oubliez pas que les huîtres, moules, coques, etc., dont vous vous régalez en France, sont l'objet d'une surveillance toute particulière et doivent dégorger dans des bassins d'eau pure avant d'être livrées à la consommation. En revanche, vous pouvez consommer sans danger les crustacés.

Plus il faut chaud, plus il faut boire !

Dès que la température s'élève, vos besoins de liquide augmentent. La soif que vous ressentez est un signal d'alarme que vous adresse votre organisme. Ne le négligez pas. Certaines sensations de faiblesse, certaines nausées, certaines crampes musculaires n'ont pas d'autre origine que le manque d'eau - ou comme nous l'avons vu - le manque de sel. Dans le désert; les besoins d'eau peuvent atteindre huit a dix litres par jour ! Même si vous ne vous trouvez pas dans ces conditions extrêmes, vous devrez, dans les pays chauds, boire plus abondamment que chez vous, pendant et entre les repas. Buvez de l'eau, mais pas n'importe laquelle: l'eau est la boisson de base de l'homme. Vous avez l'habitude, en France, de boire "l'eau du robinet", qui est potable et subit constamment des contrôles. Il n'en va pas de même dans beaucoup de pays d'Afrique et d'Asie, même dans les grandes villes. Vous devrez donc dans ces contrées, boire de l'eau minérale ou des jus de fruits et boissons variées présentées en bouteilles capsulées. De grandes firmes exploitent d'ailleurs "à l'occidentale" les sources thermales locales. L'eau peut aussi être consommée sous la forme de potages, bouillons de légumes que vous pouvez additionner de sel, tisanes, thé léger... Les liquides ainsi absorbés auront été stérilisés par l'ébullition. Rappelez-vous que les fruits tels que melons et pastèques contiennent une quantité d'eau appréciable et sans danger.

Attention aux faux amis !

Méfiez-vous du lait: le lait ne doit jamais être consommé sans avoir été bouilli. Encore est-il préférable de se limiter au lait en boite. Dans les pays chauds, la traite a souvent été effectuée dans des conditions d'hygiène peu satisfaisantes et le lait est un milieu où les cultures microbiennes se développent très vite. L'alcool fait mauvais ménage avec la chaleur: prenez garde aux boissons alcoolisées, y compris à la bière. Un demi n'est pas dangereux, mais le climat incite à le faire suivre d'un autre et ainsi de suite. Or, les bières d'importation sont souvent chargées en alcool, ce qui favorise leur transport et leur stockage. N'ajoutez pas de glace à vos boissons: les microbes qui sont détruits par l'ébullition résistent fort bien, pour la plupart, à la congélation. En ajoutant un glaçon à votre thé pour le boire très froid, vous risquez d'y réintroduire des microbes. Pour les mêmes raisons contentez-vous, si vous voulez boire frais, de laisser les boissons dans le réfrigérateur. Ne mettez pas dans votre verre ces glaçons qui gardent les impuretés de leur eau d'origine et ne buvez pas votre whisky "on the rocks". Attention aux sorbets et crèmes glacées: souvenez-vous que les sorbets et les crèmes glacées sont préparés les uns avec de l'eau, les autres avec du lait et que leur transformation ne les a pas rendus plus fiables sur le plan de l'hygiène.

Conseils pour vous et les vôtres !

Les mesures à prendre contre les troubles dus à l'absorption d'eaux polluées ou d'aliments souillés ou toxiques sont évidemment très variables selon l'affection responsable. Des maladies comme l'amibiase ou la fièvre typhoïde ne peuvent être traitées efficacement que par un médecin; à plus forte raison le choléra qui persiste notamment en Asie du Sud et du Sud-Est nécessite une hospitalisation d'urgence. Mais, heureusement, beaucoup de diarrhées aiguës ou subaiguës, si fréquentes sur le pourtour méditerranéen et dans les pays tropicaux, sont dues à des microbes moins agressifs et peuvent rétrocéder après quelques jours de prise d'un médicament que vous aurez emporté dans vos bagages; pensez à vous le faire prescrire avant votre départ par votre médecin, de manière à n'être pas pris de court pendant votre voyage et à pouvoir le prendre dès le début des symptômes. Hormis les antibiotiques, il existe des antiseptiques intestinaux non absorbés par la paroi du tube digestif et ne pénétrant donc pas dans les tissus, qui peuvent être confiés aux voyageurs. Si au bout de 48 heures les symptômes ne disparaissaient pas, n'hésitez pas à consulter un médecin sur place. Rappelez-vous enfin que la prise de médicaments ralentissant le transit digestif comme l'élixir parégorique est généralement déconseillée sauf nécessité impérative, pour prendre un moyen de transport par exemple, car ce genre de produit n'a pas d'action sur la cause de la diarrhée.