Petite histoire de la brosse à dents
Sourire est un signe naturel, une démarche sociale et le reflet de la personnalité. Pourtant, un beau sourire, intimement lié à la santé dentaire, nécessite un minimum de vigilance et d’attention. Se brosser les dents ... un geste simple et quotidien qui trouve son origine loin dans le temps !
Déjà les égyptiens se préoccupaient de leurs dents et de leur hygiène buccale. En effet, grâce à leurs tombeaux dans lesquels ils mettaient aussi leurs objets usuels, des tombes vieilles de plus de 5000 ans, nous avons découverts qu'ils se servaient de petites branches d'arbre dont ils effilochaient le bout, comme les poils de nos brosses à dents !
Un peu plus tard, aux Indes, soit 4000 ans avant J.-C., on se nettoyait les dents en mâchant des brindilles de l'argousier.
Peu de progrès jusqu'au XVe siècle, on se frottait, on se curait les dents, en général avec des morceaux de plantes, ainsi que des plumes ou même des épines, mais on ne se les brossait pas.
Vers 1500 les Chinois inventèrent l'ancêtre de notre brosse à dents, les voyageurs européens l'aurait ramenée chez nous peu de temps après, mais le succès ne fut pas immédiat, car on ne se souciait peu de l'hygiène dentaire à cette époque, on avait bien d'autres problèmes !!
Cette brosse à dents chinoise était faite avec des poils de cou d'un sanglier de Sibérie qui étaient assemblés et fixés à une branche de bambou ou à un os. En Europe on n'aimait pas beaucoup la dureté des poils de sanglier. De toute façon , bien peu d'Occidentaux se brossaient les dents, et ceux qui le faisaient préféraient prendre des poils de cheval , plus doux que ceux du sanglier ! La mode restait le curetage de dents après les repas, avec des plume d'oie ou des cure-dent en métal (argent, cuivre ...)
Et il fallut attendre le règne de Louis XV pour qu'elle commence à être utilisée, et encore, pas par tous. Longtemps elle resta objet de luxe réservé aux hautes sphères soucieuses d'hygiène.
Les poils de sanglier étaient très durs et agressaient les gencives…Cette agression était moindre avec les poils de cheval. Mais, quel que soit l'animal, le poil ressemble à un mini tuyau de très faible diamètre : il laisse de la place aux bactéries pour s'y développer: le côté hygiénique était peu performant, mais qui se souciait alors d'aller voir ce qui se trouvait dans le tuyau du poil ?
Le pauvre sanglier de Sibérie fut ainsi importé pendant très, très longtemps, tout du moins ses poils de cou … et cela jusqu'à l'invention du nylon, au XXe siècle !
En 1937, dans les laboratoires de Du Pont de Nemours, aux États-Unis, le nylon fut inventé par Wallace H. Carothers. En 1938, ce nouveau matériau devint un symbole du modernisme et de la prospérité par la commercialisation des bas de nylon et de la brosse à dents aux poils miracles du docteur West. Les sangliers pouvaient enfin respirer !
Mais au début, ces poils se détachaient, ne séchaient pas bien ou devenaient des nids de bactéries, elles ne satisfaisait pas entièrement les consommateurs. Les poils de nylon étaient très rigides et abîmaient les gencives. Les poils n'étaient pas arrondis, mais souvent coupants. En 1950, Du Pont améliora donc sa brosse en la dotant de poils de nylon plus souples, de poils plus arrondis, et qui séchaient mieux (quelques 200 brevets seront délivrés entre 1939 et 1955 !).
Aujourd'hui, les marques, les types et les couleurs de brosses à dents nous sont offerts en grande quantité. Malgré cela, dans des peuplades africaines et dans certains coins des États-Unis, des personnes utilisent encore les branches d'arbres pour entretenir leur dentition !